Le francais n'echappe pas a la caracteristique generale des langues
qu'est leur variabilite. En l'absence d'observatoire direct du langage,
la variabilite constitue la principale voie d'acces aux parametres
stables qui le rendent possible. La question de savoir ce qui est
contingent et ce qui est necessaire dans les associations d'informations
qui forment les signes a travers les varietes de francais reunit les
contributions a cet ouvrage. Ces travaux developpent les rapports du
sens aux interpretations - la polysemie de bien (Dostie et Bouchaddakh),
celle des verbes axiologiques (Larrivee), des temps surcomposes (Burgi),
du connecteur Pourtant (Marengo) -, des interpretations aux contraintes
syntaxiques - les traits generaux de la predication seconde (Riegel) et
de la subordination par comme (Pierrard), les constructions
particulieres de la preposition suivie d'un adjectif (Melis), de
gallicismes quantifiants (Gaatone), d'emplois idiosyncrasiques de si
dans l'ancienne langue (Soutet) -, des categories referentielles a leurs
marqueurs - sur la distinction massif/comptable (Kleiber), les
categories predicatives de SN (Gross), l'aspect (Laurendeau) -, des
marqueurs aux categories textuelles - le role enonciatif du pronom moi
(Chevalier), la structure du discours dictionnairique (Mercier et
Thiffault), les metaphores dans l'argumentation politique (Forget). La
variation inherente a la pratique de la langue ecrite par des peu
lettres (Martnibeau) et l'acquisition de la langue seconde (Hadermann)
sont egalement envisagees. Ces contributions designent les causes de la
variabilite, qui tient a un rapport de compatibilite entre des
representations intervenant a differents niveaux, et non a des
correspondances mecaniques entre des couches successives. Les
propositions faites dans ce volume refletent l'ampleur et la precision
du travail de Jean-Marcel Leard, a qui il est presente.