Pour le dernier volet de sa trilogie, Une, Franck Antunes nous amène à
ce qui était en surimpression dans son oeuvre. Et ce livre lui est
entièrement dédié. Puisque les deux premiers opus nous ont amenés à
constater non seulement la force de la littérature, sa nécessité, mais
aussi son pouvoir, nous allons enfin passer à l'essence même de son
existence, à savoir: l'amour. Tout ça pour que l'écriture soigne Léopold
en lui faisant comprendre que l'amour est le changement qu'il attend.
Mais, ne vous bercez pas d'illusions, car il vous entraînera dans un
amour à la Léo. Et par ricochet, à la Antunes. Selon les propres mots de
l'auteur, il aurait écrit sur un amour sale, mercantile et illusoire,
avec de remarquables tromperies, des abus et sous couvert de la
religion... en d'autres termes, il a écrit sur l'amour moderne, comme il
le précise en lettre. De là à penser que Léo et lui sont d'affreux
complices, il n'y a qu'un pas. L'auteur a voulu écrire un anti Adolphe
de Benjamin Constant. Il a voulu venger les souffrances du jeune Werther
de Goethe. Et tenter de décortiquer la mécanique de ce qui fait aimer .
Ce qui fait que le mot existe. Et que parfois, en nous gagnant, il nous
perd. Léo a écrit pour changer le monde... Léo a écrit sa ballade... Léo
sait compter jusqu'à trois. Mais dis-moi Léo, et D(i)eux dans tout ça,
que devient-il ? Et ce ménage à 3, c'est quoi ? Et vous Franck, jusqu'où
irez-vous pour l'amour de l'art ?