La comparaison des infinitifs dans differentes langues indo-europeennes
sur le plan des hypotheses formulees et surtout de la maniere dont elles
le sont, a montre que la question de l'origine casuelle des infinitifs
grecs pose des problemes assez differentes et ouvre des perspectives
diverses, particulierement sur le plan methodologique. L'objet de la
grammaire comparee est de definir une famille linguistique s'etendant de
l'Europe occidentale a l'Inde et meme plus a l'Est, et ce par le biais
de deux procedures, la comparaison et la reconstruction. Ces deux
procedures interviennent dans la question de l'origine casuelle des
infinitifs, car la comparaison de formes de diverses langues amene
souvent a reconstruire un ou des infinitif(s) indo-europeen(s). Les
conclusions tirees de cette recherche sur l'origine casuelle de
l'infinitif grec permettent de nuancer le point de vue souvent
monolithique adopte au sujet de l'infinitif. De fait, le principe d'une
comparaison fondee sur l'uniformisation d'un dialecte a l'autre et d'une
reconstruction concue comme recherche de simplification a partir de
donnees de differentes langues ne parait pas suffisant pour restituer un
infinitif indo-europeen. A travers l'analyse des hypotheses, une
recherche sur l'origine casuelle des infinitifs grecs pose donc diverses
questions de methode et concerne quelques enjeux fondamentaux de la
grammaire comparee: quelles sont les limites de la comparaison, jusqu'ou
peut-on reconstruire? Diachronique dans son principe, le but ultime
d'une etude comme celle-ci est, en definitive, non pas de reconstruire
ad infinitum, mais de tenter de comprendre et d'expliquer les formations
d'infinitif grec et leurs emplois dans un etat de langue donne.