De murmure en murmure, Benoist Saul Lhoni nous ouvre les recoins de son
itinéraire d'homme, de fils et d'amoureux. S'y cachent des fragments de
vérités qui nous ramènent à nos propres chemins de traverse. Des vérités
qui font du bien certes, mais, qui dévorent aussi de l'intérieur comme
une horde de sangsues. Le poète s'inscrit ainsi dans l'histoire
douloureuse d'un Congo, au coeur d'une Afrique qui ne semble guère
trouver les solutions de son épanouissement. Quand le poète fustige le
carrousel infâme de nos vices, il ouvre les vannes des échardes qui
germent en chacun de nous telles d'indestructibles mauvaises herbes.
Tout en allant chercher au plus profond de ce qui nous rassemble lorsque
les forfaitures humaines exhalent une repoussante présence, Benoist Saul
Lhoni n'excuse pas les fausses repentances. Son constat est amer, et
indique d'un doigt responsable le gouffre dans lequel sombrent nos
imaginaires corrompus.