Maximien est un poete bien mysterieux et fuyant, a l'image de son oeuvre
en perpetuel mouvement. Les six elegies qui nous sont parvenues, datees
le plus souvent du debut du VIe siecle, se presentent d'abord comme une
vaste deploration sur l'insoutenable vieillesse qui accable le poete et
sur l'amour decu. Mais cette poesie cultive aussi une veine profondement
ludique, incarnee notamment par la cinquieme elegie, qui reecrit une
scene de fiasco ovidienne et presente la laudatio funebris parodique du
sexe defaillant du poete. De la deploration funebre au pastiche
savoureux, on chercherait en vain une unite reelle dans cette poesie
baroque . Le lecteur y decouvre plutot l'habile souplesse d'un poete
dont l'ethos multiple donne des visages inconciliables a la poesie.Pour
mettre en perspective la valeur litteraire, ainsi que la portee
anthropologique et ideologique des Elegies de Maximien, le present
volume propose aussienfin, en annexes, une traduction commentee de
pieces poetiques importantes qui n'avaient pas, jusqu'alors, fait
l'objet d'une traduction francaise publiee: l'Appendix Maximiani et
l'Epithalame pour Maximus d'Ennode de Pavie.Ancien eleve de l'Ecole
normale superieure de la rue d'Ulm, agrege de lettres classiques,
Benjamin Goldlust est maitre de conferences en langue et litterature
latines a l'Universite Lyon III - Jean Moulin et membre de l'UMR HiSoMa
(5189). Ses travaux de recherche concernent principalement la
litterature latine de l'Antiquite tardive. Il est notamment le
co-editeur de Le paien, le chretien et le profane. Recherches sur
l'Antiquite tardive (Paris, 2009) et l'auteur de Rhetorique et poetique
de Macrobe dans les Saturnales (Turnhout, 2010).