Malgre la place tenue par la cite du Puy dans la vie et la pratique
religieuse - elle est le point de depart d'une des routes de
Compostelle, la Via Podiensis -, ses eglises ne sont pas des plus riches
en documents necrologiques. Il ne reste d'un obituaire presume de la
cathedrale que quinze fragments infimes, des defets de reliure,
decouverts en 1923 et publies par Pierre-Francois Fournier en 1924...
L'obituaire de Saint-Pierre-la-Tour, mentionne en 1720 par dom Jacques
Boyer dans la Gallia christiana, est perdu depuis la fin du XVIIIe
siecle. L'obituaire de la collegiale Saint-Georges, un manuscrit du
XIIIe siecle de 28 fol., conserve encore en 1903 aux archives de la
Haute-Loire a disparu depuis... Les obituaires des Cordeliers ne sont
plus connus qu'a travers les extraits pris en 1677 par dom Claude
Estiennot. Reste heureusement l'obituaire de la collegiale Saint-Vosy,
conserve lui aussi a l'etat d'epaves, de defets de reliure, comme pour
la cathedrale, mais beaucoup plus consequents car il s'agit cette fois
de pages entieres, qui ont certes parfois souffert, mais qui sont d'un
grand interet pour l'histoire de cette eglise et font vivement regretter
la mutilation du manuscrit... Des feuillets de cet obituaire avaient en
effet servi a renforcer la reliure de quatre volumes du grand seminaire
de Romans, retrouves en 1880 par l'abbe Jules Chevalier, donnes par la
suite aux archives departementales de la Haute-Loire, un autre feuillet
etant conserve a la Bibliotheque nationale de France. Deux autres
feuillets passes en vente a Paris en 2012 ont pu etre acquis par ces
memes archives de la Haute-Loire. La publication de ces textes, si
lacunaires soient-ils, permet d'eclairer la pratique des traditions
memorielles de ce petit diocese de la province de Bourges. Les freres
precheurs s'etaient eux aussi installes tres tot au Puy, en 1221. Leur
obituaire, s'ils en ont eu un, est perdu, mais les archives montrent que
leur eglise Saint-Laurent - qui existe toujours - etait prisee de la
noblesse locale comme lieu de sepulture, en particulier des vicomtes de
Polignac, dont les ruines grandioses du chyteau font face a la ville.
Peu apres 1528, les murs sud et nord du choeur de leur eglise furent
recouverts d'un obituaire mural des Polignac, au sud les vicomtes, au
nord les vicomtesses, une pratique rarissime dont on ne connait pas
d'autre exemple en France. A peine signale confusement dans les
descriptions de l'eglise, cet obituaire mural etait reste inedit.