Toi aussi, mon fils... C'est a ce cri de Jules Cesar que Marcus Junius
Brutus doit sa celebrite. Ne vers 85 av. J.-C., Brutus n'est pas le fils
de Cesar, mais celui de sa maitresse Servilia. C'est un jeune homme
brillant que le grand general a pris sous son aile protectrice, le
pensant promis a un grand avenir. Pourtant, le 15 mars de l'an 44,
Brutus est l'un de ceux qui percent de vingt-trois coups de poignards le
corps de Cesar. Les conjures reprochent a celui qui vient d'etre
proclame dictateur a vie d'avoir pietine une Republique deja moribonde
au profit de sa toute-puissance. Pire, on le soupconne de vouloir etre
fait roi. S'il n'est pas l'instigateur du complot, Brutus en a pris la
tete, pousse par les Republicains, en raison de sa reputation d'homme
vertueux et de grande rigueur morale. Mais, faute d'un projet elabore,
l'attentat se solde par un fiasco politique. Poursuivi par la haine de
Marc Antoine, qui se pose en vengeur de Cesar, Brutus choisit l'exil.
Feru de philosophie, ami de Ciceron, Brutus n'aime ni la violence, ni la
guerre. S'il fait couler le sang de Cesar, c'est au nom d'un ideal de
liberte et de justice. S'il leve des legions avec son complice Cassius,
c'est dans l'espoir de retablir la Republique d'antan. Mais c'est encore
un echec. Brutus meurt en octobre 42 a la bataille de Philippes, defait
par Marc Antoine et Octave, le futur empereur Auguste. Une histoire aux
multiples rebondissements entre amitie et trahison, idealisme et
duplicite, que nous racontent Plutarque, Appien, Suetone, Dion Cassius,
Nicolas de Damas et Ciceron.