Ce livre, consacre a l'etude de la prosodie en francais parle, interroge
les traces linguistiques, plus particulierement intonosyntaxiques, que
laisse la dimension intersubjective de l'enonciation. L'hypothese
unificatrice du travail consiste a refuter l'autonomie et le primat de
la syntaxe pour deriver les structures prosodiques: les constructions
intonosyntaxiques, fondamentalement determinees par la visee
communicative, refletent d'abord la gestion de l'information dans le
flux discursif et le degre d'implication du locuteur. Dans cette
perspective, la notion de structure communicative est centrale, le role
de cette derniere etant d'enrichir les connaissances du co-enonciateur.
Son etude implique la mise en relation de marqueurs linguistiques,
notamment prosodiques, avec les representations mentales des
interlocuteurs. Cette thematique est abordee dans une perspective
constructiviste et situee de l'espace langagier, selon laquelle
l'enonciation a pour fonction de construire une scene verbale qui se
situe dans un espace intersubjectif partage par les interlocuteurs. Dans
ce contexte, les donnees prosodiques contribuent largement a la
construction de la scene, puisqu'elles servent soit a evoquer des
entites ou des evenements sur cette scene, soit a en modifier le point
de vue. Une telle conception de l'interlocution est illustree ici par
l'observation empirique d'un phenomene particulier: les schemas
prosodiques portes par les complements circonstanciels en francais
parle.