Le 49e traite des Enneades reprend le precepte delphique connais-toi
toi-meme, mais d'une maniere surprenante pour des lecteus modernes. Le
soi-meme dont il est question n'est pas en effet le moi empirique,
considere dans sa singularite et son histoire personnelle et sociale. Ce
n'est pas un moi donne a une introspection, un examen de conscience, ou
a des techniques d'analyse, c'est un soi a constituer par identification
progressive avec ce qui, en lui, est plus haut que lui. Ce traite nous
exhorte donc moins a connaitre ce que nous sommes qu'a devenir ce que
nous devons etre si nous voulons etre veritablemen nous-memes. Il
indique un chemin a parcourir, qui s'acheve sur le celebre et paradoxal
retranche tout: seul le plus grand depouillement est acces a ce qui,
incomparablement meilleur que soi, ne peut s'atteindre que par la plus
intense concentration sur soi. Tous les grands themes de la pensee de
Plotin sont ici presents, et aussi toutes ses difficultes. Les articles
de ce volume constituent donc non seulement un precieux instrument
d'etude de ce traite particulier, ils sont un moyen d'acces a la
philosophie de Plotin dans son ensemble.