Aurelio Principato dresse un bilan de ses recherches precedentes sur les
formes romanesques d'Ancien Regime a partir de nouvelles enquetes. Il
esquisse un parcours diachronique centre sur l'enonciation et articule
sur le narrateur, les personnages et l'objet de la narration. Il recense
les options qui s'offrent aux ecrivains dits libertins (notamment
Bussy-Rabutin et Crebillon) pour contourner l'indecence verbale, il
analyse le traitement du dialogue qui ajoute une troisieme dimension au
recit et permet une modulation des points de vue dans le rapport du
narrateur aux locuteurs fictifs et le recours a d'autres ressources que
celles du texte dramatique - ainsi chez Marivaux. Une telle perspective
historique permet de reprendre la question longtemps debattue de la
definition du style indirect et de voir ce qui conduit a l'irruption du
style entrecoupe dans la seconde moitie du XVIIIe siecle. Est degagee
finalement l'orientation nouvelle que le roman imprime a l'expression du
sentiment au seuil du nouveau siecle qui tire profit des experiences
stylistiques accumulees dans un passe recent.