Notre siecle se place sous le signe de la fin des totalites, de la
dissemination, de la realite atomisee, des multiplicites pures.
Autrement dit, l'etre prend conge de l'un. Mais il est aise de constater
que la domination n'a pas pris fin pour autant. La multiplicite a son
tour impose son regne, qui a pour nom mondialisation. Ce n'est donc pas
le multiple qui nous libere, mais au contraire l'un, si du moins
celui-ci se libere de l'etre comme l'etre s'est libere de l'un: une
unite qui ne conduit donc pas necessairement a l'unitotalite. A cette
fin, Comme un nouvel Atlas noue le dialogue entre les trois grands
philosophes (Plotin, Proclus, Damascius) du neoplatonisme, qui seul,
dans l'histoire de la philosophie, a ose penser la difference radicale
de l'un par rapport a l'etre. Dans cette perspective, l'un apparait
comme une philosophie de la liberte, susceptible de repondre au primat
actuel du monde sensible et du devenir autant et mieux qu'aux formes
intelligibles et aux idees eternelles de la cosmologie antique a
laquelle cette pensee originellement se rattache. Se definit alors un
principe, qui tient et maintient le monde sans pour autant le determiner
et moins encore le dominer: un principe meilleur que la puissance.