Ce volume contient soixante-trois lettres ecrites ou recues par Ciceron
durant les huit mois (aout 44 - avril 43) au cours desquels il a lance
contre Antoine ses virulentes Philippiques; a la fois complement et
contrepoint des discours publies, la Correspondance nous montre sur le
vif le sexagenaire reussissant par son acharnement a galvaniser
l'energie vacillante des senateurs - comme il l'avait fait vingt ans
plus tot contre Catilina -jusqu'a la victoire sanglante des forces
senatoriales devant Modene, mais au prix d'une alliance scabreuse avec
l'autre heritier de Cesar, l'ambitieux Octave, qui parvient a endormir
sa mefiance en exploitant habilement sa haine contre leur adversaire
commun. Le texte, etabli apres relecture des principaux manuscrits,
presente des divergences assez nombreuses avec les editions recentes de
Shackleton Bailey et de Watt, soit par elimination de corrections jugees
inutiles, soit par des choix differents entre les variantes, soit meme
par des conjectures originales. Cinq notices detaillees, situant les
messages a leur moment historique, precisent leur sens et degagent leur
portee; des notes complementaires eclairent et, le cas echeant,
justifient la traduction, entierement neuve.
Jean Beaujeu, ancien professeur a la Sorbonne, a deja publie aux Belles
Lettres dans la collection des Universites de France la traduction de la
correspondance de Ciceron des annees 46, 45 et 44 (Tomes VII, VIII et
IX) la traduction de l'Octavius de Minucius Felix et le livre Il
(Cosmogonie) de l'Histoire Naturelle de Pline l'Ancien.